vendredi 4 octobre 2013

Ayez le courage mes chers compatriotes!

Chers compatriotes, le peuple du Congo. La corruption s’est institutionnalisée et nous avons tous le sentiment que cela est normal, notre société ne connaît plus les valeurs du travail, de la responsabilité, du respect, de l’honneur, de la solidarité, du progrès et de l’unité. Depuis dix ans, nous observons une progression du nombre des chantiers en construction sans que cela n’améliore notre condition de vie. Les Brazzavillois et les Pontenégrins par exemple, pour ne citer que ceux-là, souffrent pendant les heures de pointe pour se déplacer. Nos villes connaissent des demi-terrains qui rendent le transport plus cher. Observez juste l’état des routes de Brazzaville ainsi que la conduite des automobilistes ou le comportement des policiers pour voir le « no man’s land » juridique et l’inexistence d’un Etat au Congo. Ayez heureusement à l’esprit quelle que soit la durée de la nuit, le soleil finira par se lever. Armez-vous de courage et prenez la parole comme moi car, rien ne changera par l’immobilisme et la prise d’assaut des chapelles. Aide-toi, le ciel t’aidera nous apprend un proverbe français, lors que l’Evangile nous rapporte les propos de Jésus très instructifs : « laissez les morts enterrer leurs morts ». C’est ainsi qu’il nous faut prendre notre vie en main puisqu’on ne peut plus rien attendre de nos politiques d’aujourd’hui.
Ayons le courage de faire quelque chose pour le bien-être de notre République, que chacun travaille pour autrui, haïssons l’individualisme et œuvrons pour l’union des forces. Que le fonctionnaire exerce son service sans pour autant le facturer aux usagers, sinon pourquoi serait-il payer à la fin du mois ? Je sais que nombre d’entre vous vous vivez du jour au jour, obligés à faire la courbette, à vendre même votre âme pour juste du pain, la vie devient de plus en plus chère, les loyers hors prix, les revenus de misère ne peuvent plus couvrir nos dépenses mensuelles. L’Université Marien Ngouabi n’incite pas les jeunes à poursuivre les études, sauf pour ceux ayant des parents aptes à leur payer des études dans des universités étrangères. Partant de l’économie du secteur informel, de la fonction publique aux activités économiques dans leur ensemble, voire les marchés, la santé, l’éducation, la police, l’armée, la télécommunication et les médias, nous y rencontrons des prédateurs qui entretiennent la corruption ainsi que la flamme d’oppression assise sur des termes comme « homme de paix », le « pacificateur » et perpétuent ainsi les maux qui ruinent notre Congo, dont la corruption et la politique partisane, voire le tribalisme occupent le sommet.
Mais, cela ne peut pas justifier notre silence, la parole est l’unique bien qu’aucun homme ne peut nous enlever. Soyons humains et saisissons la, exprimons-nous pour dénoncer ce qui ne va pas en commençant près de chez nous, notre collègue qui s’enrichit sans cause, le directeur des ressources humaines qui recrute des gens dépourvus des compétences requises… ; votre chef hiérarchique monnaie la promotion ou l’affectation à certains postes, ne restez pas silencieux, agissez et rapportez par tout moyen ces méfaits en public. Il y a des réseaux sociaux et l’internet qui nous permettent de nous exprimer quand nous n’aurions pas l’accès aux médias publics. Nous ne pouvons plus compter sur nos magistrats, policiers et les auxiliaires de justice à cause de défaut de patriotisme dont ils font preuve et la corruption avec laquelle ils sont amis.
Ne reste pas silencieuse ma sœur face à ce prédateur mâle qui a abusé de vous ou qui vous a proposé du « sexe » contre un avantage que vous auriez de droit. Aujourd’hui, plusieurs congolaises se font violer, harceler à cause juste de leur beauté comme si celle-ci était une malédiction. Même des enseignants proposent des notes contre une prestation sexuelle, sans se soucier non seulement de l’avenir du pays pour qui les cadres doivent être compétents pour relever le défi du développement, mais aussi de celui de la pauvre élève chosifiée qui découvrira malheureusement l’unité de valeur du « cuissage » à l’école comme si le travail ne comptait plus. Ayez le courage mes dames de dénoncer ces pratiques.
Chers ami et compatriote, soyons humains et ayons au moins 20 secondes de courage pour une première fois dans notre vie afin de révéler tout ce qui est inadmissible dans notre beau Congo, interpellons nos autorités pour qu’elles cessent d’avoir de cause que pour leurs maîtresses, lorsque celle du peuple est délaissée. Quel gouvernant peut accepter impunément les meurtres commis sur le territoire soumis à son autorité ? Ou accepter la défectuosité de notre Université ? Ou encore le tribalisme institutionnel ? Les nominations tribales et partisanes au sommet de l’Etat et dans les entreprises publiques sont devenues une règle d’or : suivez la télévision congolaise et prenez le soin de noter les titres des intervenants lors des émissions ou de reportage pour en avoir une idée nette, ou encore visiter le cabinet d’un ministre originaire d’un coin donné pour constater ce tribalisme et l’orientation partisane que prend le Congo. Le monopartisme est déjà au seuil de notre République sans vigilance de notre part, il s’emparera à nouveau de notre beau Congo. Le soleil ne brillera que si toi et moi unissons nos forces afin d’œuvrer pour la construction d’un Etat de Droit, seul gage de la démocratie et du progrès au Congo qui souffre des privilèges édictés de fait par le comportement des partis politiques indignes et des politiques qui prônent une domination tribale pour s’approprier le pouvoir. Ce dernier semble pour eux un bien dont la propriété appartiendrait qu’à un seul homme ou clan.
Mes chers compatriotes, vous êtes sacrifiés, surtout ceux de la génération 1980 dont les rêves sont quotidiennement brisés. Vous ne connaitrez pas la chance de vos parents nés avant ou après la décennie 1950 qui n’ont pas connu le chômage de masse, ont été presque tous propriétaires des terrains très tôt. Fils et filles des paysans, ils ne se sont nullement battus comme vous pour réussir. Ils ont connu une République juste et soucieuse de son peuple pour le bien de tous avant que les slogans d’un genre nouveau n’enfoncent le Congo dans un chaos et ne dépravent nos mœurs : le ridicule ne tue pas ; ebonga ebonga te, toujours meilleur (que quelque chose fonctionne bien ou pas, il est toujours meilleur). Quel paradoxe ! Comment un agent affecté à la sécurité d’une haute personnalité peut-il accepter de la conduire dans un taxi ? Pourquoi un agent public qui n’a pas le statut de comptable public exige-t-il de l’argent au Congolais sans aucune base juridique ? Et que cela n’interpelle jamais le gouvernement, ni le peuple ?
Est-ce que nous sommes tous devenus des aliénés mentaux pour avaler quotidiennement ces conneries ? Où sont passés ces syndicalistes et ce peuple du Congo qui en 1963 s’écrièrent que « Youlou a tout volé, qu’il parte et nous construirons à nouveau » ? Ce peuple qui s’est exprimé en 1991 pour réclamer la démocratie ? Est-il celui qui se résigne face à une gouvernance d’oligarchie bureaucratique militaro-tribale (OBUMITRI), quand il ne s’agira pas d’une oligarchie bureaucratique militaro-partisane (OBUMIPA) ?
Ressaisissons-nous et évitons d’être complice d’un « détournement des âmes » de tout un peuple en commençant à poser des actes positifs relevant de notre compétence, par exemple s’occuper de la propriété devant chez soi, de refuser de remettre de l’argent pour postuler à un poste ou à un agent public sans recevoir de quittance, et voyons en notre compatriote le citoyen qu’il est et non la tribu à laquelle il appartient, voire ses convictions politiques ou religieuses. Consacrant les règles d’équité pour tous et cultivons l’unité nationale et les valeurs républicaines. Revendiquons l’avènement d’une République et apprenons à intérioriser les valeurs républicaines. Méditons sur la Congolaise pour en saisir le sens des mots. Jusqu’à quand garderiez-vous le silence, jusqu’à quand resteras-tu sous les chaînes de la domination ? Notre beau pays le Congo est une maison en flamme, vous le savez, mais personne n’ose le dire, ni chercher à éteindre l’incendie avec les moyens de bord, sauf à vous lamenter dans les pseudo-bus et les bars. Ayez le courage de vous organiser en association et coopérative pour faire quelque chose, merde ! Nous assistons impuissant à la montée en puissance d’une OBUMIPA, qui conduit petit à petit le pays à sa perte puisqu’entre 2004 et 2013 le coût de la vie a exponentiellement augmenté et le pouvoir d’achat des Congolais a baissé, de même nos conditions de vie se sont dégradées, l’électricité est devenue trop chère malgré les délestages institutionnalisés. Concernant les travaux publics, on fait les mêmes choses tout le temps et personne ne sait entretenir le parc des ouvrages existants.
L’eau potable est un produit de luxe que nous sommes contraints de nous battre pour nous en procurer. Jusqu’à quand tu te baladeras avec des bidons pour aller chercher de l’eau ? Jusqu’à quand tu ne pourras pas vivre décemment de ton travail ou tu en seras privé pour n’avoir pas mouillé la barbe d’un tel ? Est-ce que l’espoir a encore un droit de cité au Congo ? La pauvreté est dans nos maisons, le pouvoir d’achat du peuple n’est pas une priorité des gouvernants, la vie devient de plus en plus chère, nos revenus n’ont pas augmenté proportionnellement au coût de la vie, la justice inexistante, la police et l’armée au lieu de servir le peuple sont au service des gouvernants, lors qu’il ne s’agit pas de servir un homme, la gratuité du passeport décrétée par le chef de l’Etat s’est révélé un moyen d’arnaquer les congolais, l’étudiant est traité avec mépris, même toi qui sert l’Etat, tu abuses de tes fonctions pour devenir le petit dieu, chers amis, mes sœurs et frères, nous sommes perdus si nous ne nous ressaisissons pas pour reprendre la voie des vertus républicaines, celle de la raison et bannissons celle des passion qui a guidé jusqu’à ce jour nos pas en politique.
Le Congo fut mal parti, la jeunesse s’est résignée et son avenir n’est possible que dans le clientélisme et le tribalisme. Mais rien n’est perdu si le Gouvernement restaure l’autorité de l’Etat et non celle des individus qui est à l’origine de la corruption. Je veux une autorité assise sur le droit parce que tous les Congolais sont égaux et seule la loi mettra l’ordre dans ce pays à condition que les hommes en robe au service de la justice ne craignent rien, qu’ils soient bien formés et qu’ils ne doivent rien espérer. S’ils sont corrompus, jamais le Congo ne se réveillera de son sommeil du sous-développement ainsi qu’il ne connaîtra pas un Etat de droit.
Le mérite et le travail sont des mots vides au Congo, seul le lien de sang et la soumission qui compte, tous ceux qui s’indignent et s’expriment finissent par être diabolisés, nous sommes devenus des objets et non des humains, même un roi respecterait la liberté de ses sujets, notre vie est celle d’un esclave, pas celle d’un homme libre, il nous est chanté jour et nuit la chanson de la paix, les trophées des hommes de paix sont décernés et les impétrants manifestent leur joie, une vraie tromperie pour nous effrayer par le sceptre mémorial de l’histoire douloureuse du Congo, cela est une manœuvre qui marche pour peu, personne n’ose dénoncer tout ce qui ne va pas, mais pas moi. Je suis contre l’injustice sous toutes ses formes. Je ne peux pas admettre qu’au XXIe siècle notre politique n’intègre pas la rationalité dans les choix, sans vision de notre société et celle menée ne répond pas aux attentes des populations. Notre avenir est obscurci si nous n’apprenons pas les valeurs républicaines et œuvrons pour une république juste et exemplaire dont son architecte est une justice juste et exemplaire au service du peuple. J’invite les politiques à avoir pour seule cause la défense du peuple congolais et lutter contre la corruption et les privilèges qui tuent notre Congo aimé en ayant pour priorité :
1.      L’eau et l’énergie ;
2.      L’éducation et la formation professionnelle ;
3.      La lutte contre la corruption et le clientélisme ;
4.      L’emploi et la sécurité sociale ;
5.      L’avènement d’une société civile forte et des institutions fortes ;
6.      La recherche dans quatre secteurs : santé, environnement, justice et défense ;
7.      Une réforme agricole ;
8.      L’assainissement et l’urbanisation ;
9.   La réforme fiscale et la disparition du secteur informel de l’économie.